Romaine Jean
Vous souffrez d’allergies, de rhumes des foins, de sinusites, de bronchites chroniques, ou d’asthme ? Avez-vous essayé les chambres de sel ? A l’heure où les bronchiolites et otites en série désespèrent les jeunes parents, à l’heure où les asthmatiques crachent leurs poumons en interrogant la pollution, le sel pourrait-il voler au secours des bronches malades ? Une séance d’une heure d’halothérapie équivaudrait à plusieurs jours au bord de la mer. Un médecin généraliste à Gland, le Dr. François Bonamy, suit la thérapie avec intérêt, à travers ses patients.
Visite aux centres de Genève et de Gland
« Nous reproduisons ici tous les bénéfices d’un séjour balnéaire », nous dit à notre arrivée à Gland, la radiologie Viktoria Temesi, qui a ouvert la « Salt Chamber Helvetia », en janvier 2019. Mais la toute première chambre de sel, « la mer en ville », a été inaugurée à Genève, en 2013 déjà, gérée aujourd’hui par une physiothérapeute, Sandrine Boult, qui propose aussi, avec son équipe, de la physiothérapie respiratoire et des massages thérapeutiques.
C’est idéal pour liquéfier les mucosités, nettoyer les bronches et les sinus.
Dans les deux villes, les concepts se ressemblent : un espace accueillant, de grandes chambres de sel, pour adultes et enfants, dès l’âge de 6 mois, accompagnés de leurs parents. Dans un coin, des jouets ont été déposés et même un lit, aménagé pour permettre aux tous petits de dormir durant les séances.
Chambre recouverte de sel
Le sol et les murs sont recouvert de sel, de la Mer Morte à Gland, des Salines de Bex à Genève, où l’on veut rester local. « Nous pouvons garantir du sel pharmaceutique NaCl pur », dit Sandrine Boult. A intervalles réguliers, un halogénérateur pulvérise dans la pièce un air concentré en oligo-éléments et en sels minéraux. « C’est idéal pour liquéfier les mucosités, nettoyer les bronches et les sinus », précise le Dr. Temesi. Et en effet très vite, les patients sortent leur mouchoir, tandis que la salive a un agréable goût de sel. « L’espace est plus stérile qu’un l’hôpital », car un ventilateur fait circuler l’air après chaque séance. « Le sel a des vertus antibactériennes et élimine les agents pathogènes, tels que le pollen. Il permet aussi de traiter les maladies de peau. Les seules contre-indications sont la fièvre et les décompensations cardiaques ».
Le sel a des vertus antibactériennes et élimine les agents pathogènes, tels que le pollen. Il permet aussi de traiter les maladies de peau.
Viktoria Temesi a importé en Suisse, une méthode franchisée qui vient de Londres, les « Salt Cave UK », qui ont essaimé aux Etats-Unis, Canada, Australie, Singapour et dans toute l’Europe.
Les chambres de sel, très connues dans les pays de l’est, sont une alternative.
La radiologue, qui a travaillé à l’hôpital des enfants de Genève, connait bien les pathologies, qui frappent les voies respiratoires. Elle les a surtout vécues de près, avec ses deux enfants. « La médecine scientifique est assez démunie face à ses maladies infantiles et prescrit souvent des antihistaminiques et des inhalateurs », dit-elle. « J’ai donc cherché et suis tombée sur les chambres de sel, très connues dans les pays de l’est et qui sont une alternative ».
Halothérapie – une méthode complémentaire
L’halothérapie est remboursée par plusieurs assurances au Canada et au Royaume Unis, précise Sandrine Boult, elle-même d’origine britannique. En suisse, les différents types d’abonnements, dont dix séances à 350.-, pour 1 enfant, accompagné de l’un de ses parents, ne sont pour l’heure pas remboursés par les assurances complémentaires mais le combat est engagé. « Une nuit d’hospitalisation pour un enfant, qui souffre d’asthme, coûte entre 1’000.- à 1’500.-, dit le Dr. Temesi. « Il vaut la peine de chercher des voies de guérison complémentaires et naturelles ».
J’ai vu des améliorations sur des sinusites et d’autres maladies respiratoires chroniques, en association ou non avec un traitement médicamenteux conventionnel.
La société suisse de pneumologie ne s’exprime pas sur les vertus des chambres de sel, car il s’agit « d’une médecine complémentaire », même si de nombreuses études et analyses cliniques internationales en anglais attestent de l’intérêt de l’halothérapie. Un médecin généraliste de Gland, Dr François Bonamy, a pu voir les effets sur certains de ses patients. « J’ai vu des améliorations sur des sinusites et d’autres maladies respiratoires chroniques, en association ou non avec un traitement médicamenteux conventionnel », dit le Dr. Bonamy. « Le sel a un effet décongestionnant, antimicrobien et immunomodulateur. C’est un élément positif pour traiter les jeunes enfants, chez qui les parents sont inquiets d’utiliser de la cortisone ». En Suisse, 1 enfant sur 10 et un adulte sur 14 en Suisse souffre d’asthme.
Références:
Photos: Romaine Jean
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