Romaine Jean
Le public est de plus en plus séduit par la naturopathie, qui vise à équilibrer l’organisme par des moyens naturels. C’est une thérapie qui demande beaucoup d’écoute et des formations poussées, nous dit Nathalie Calame, médecin naturopathe du centre de la Mandorle, à Colombier, Neuchâtel.
Nathalie Calame est médecin généraliste, homéopathe et naturopathe. À Colombier, dans le centre de la Mandorle, qu’elle a contribué à fonder il y a 33 ans, elle forme et soigne. Et, les demandes explosent ! Ses journées de travail ne comptent jamais moins de 10 à 11 heures. Être naturopathe, c’est pratiquer une médecine exigeante, dit-elle. Nous prenons le temps de parler avec nos patients.
La pharma déploie des trésors d’imagination pour discréditer ceux qui ne la suivent pas aveuglément.
Lorsqu’on lui fait remarquer que la naturopathie est parfois assimilée à de la poudre de perlimpinpin, elle répond d’une seule traite : « la pharma déploie des trésors d’imagination pour discréditer ceux qui ne la suivent pas aveuglément. Je dois connaître un domaine pour pouvoir le juger et malheureusement les Universistes ne font pas de promotion des médecines complémentaires. Au contraire même ! ».
La naturopathie, c’est quoi ?
La naturopathie est une thérapie holistique, qui vise à équilibrer le fonctionnement de l’organisme par des moyens dits « naturels », précise Tania Gaspard, directrice de l’une des nombreuses écoles de soins naturels de suisse romande, le centre Agapê à Sierre et à Crissier, qui forme actuellement une soixantaine d’élèves. « Les naturopathes sont des éducateurs de santé, qui s’intéressent à l’hygiène de vie, à l’alimentation, à l’activité physique, qui peuvent soigner par la phytothérapie ou les massages, notamment », précise-t-elle. Il existe de nombreuses écoles et une filière de formation en naturopathie, avec diplôme fédéral, dont le cycle d’étude dure 4 à 8 ans, selon les écoles. Pour y accéder, je dois avoir un certificat fédéral de capacité, une maturité ou une certification équivalente.
Une thérapie en rupture avec la pharma
La médecine classique regarde souvent avec beaucoup de condescendance la naturothérapie, lui contestant tout fondement scientifique. Nathalie Calame balaie ces arguments. « J’ai étudié et pratique la médecine allopathique, dit-elle. Je conteste cependant sa tendance à être guidée par la pharmaceutique, au niveau des traitements des patients. Et je ne suis pas complotiste ! Notre meilleure défense, c’est notre système immunitaire, renforcé par ce qu’un collègue appelle les 4 moustiquaires : vitamine C, vitamine D, magnésium, zinc, et par bien d’autres stratégies de renom et pratiquées, en particulier des plantes. Je suis responsable d’un EMS à Neuchâtel et, par une alimentation correcte, non industrielle, et un protocole phytothérapeutique, nous arrivons, sans vaccin, à prévenir la grippe. Cela fait 30 ans que je donne à tout le monde de l’Echinacea, une plante que l’on utilise depuis des millénaires pour soigner les maladies infectieuses ou de l’huile essentielle comme le Ravintsara, un des antiviraux naturels ».
Pour prévenir la grippe ou le coronavirus, rien de mieux que les 4 « mousquetaires » : vitamine c, vitamine d, magnésium, zinc.
Nathalie Calame est une infatigable militante des médecines complémentaires et a mené des études en homéopathie, naturopathie, nutrition, phytothérapie, notamment. Elle travaille en ce moment dans un programme de la Fondation Leenaards, de promotion des médecines intégratives et fait partie de l’Asca, la fondation suisse pour les médecines complémentaires, qui depuis près de 30 ans surveille et valide les formations des thérapeutes. Depuis 2012, son Centre de la Mandorle a également ouvert une école. C’est qu’à 63 ans, elle se préoccupe de transmission et de la relève. « Si l’on forme de plus en plus de très bons naturopathes, les médecins naturopathes sont eux en voie de disparition », précise-t-elle. « Pour être médecin, il faut au minimum six ans d’études, puis cinq ans dans les hôpitaux. Or la naturopathie est une médecine qui ne rend pas riche et qui nécessite des centaines d’heures de formations très pointues ».
Notre meilleure défense, c’est notre système immunitaire. Et nous avons dans la nature et dans les remèdes qui en dérivent, de quoi l’équilibrer !
Il y a actuellement en Suisse 26’000 thérapeutes qui pratiquent la naturopathie ou les thérapies complémentaires reconnues par les assurances complémentaires, c’est-à dire dont la formation est dument contrôlée. Les tarifs des séances sont régulés par une nouvelle tarification dite Tarif 590, comme le Tarmed. Une séance selon la formation d’un thérapeute (dont il existe environ 150 disciplines ! ) peut coûter entre 80.- et 160.- / heure de travail.
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Photos: idd
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