Diane Louise Lassonde PhD
Un documentaire de la RTS et un article du Magazine des médecins vaudois soulignent la lenteur du développement de la médecine intégrative en Suisse romande.
Une étude de 2017 indique que 38% des Romands ont recours, au moins une fois par année, à une prestation relevant de la médecine complémentaire. La demande et les besoins existent mais les réponses sont encore limitées, fragmentées, largement insuffisantes.
La demande et les besoins existent mais les réponses sont encore limitées, fragmentées, largement insuffisantes.
Il y a toutefois de multiples raisons de se réjouir. Le dialogue est apaisé et rares sont ceux qui refusent de voir les avantages de la médecine intégrative. Les preuves scientifiques s’accumulent, le nombre de publications augmente, de plus en plus de sociétés médicales échangent leurs expériences, des réseaux professionnels apparaissent, tout cela contribue à asseoir les pratiques sur des bases solides.
A l’échelle mondiale, l’OMS vient d’inaugurer un Centre mondial pour la médecine traditionnelle établi à Jamnagar en Inde. En Europe, le Groupe d’intérêt sur la médecine intégrative et la Santé du Parlement européen redouble d’efforts sur plusieurs fronts.
Alors qu’est-ce qui manque en Suisse romande pour renforcer cette dynamique ? Trois domaines prioritaires se démarquent:
- La formation des jeunes médecins aux approches complémentaires est insuffisance alors même qu’on dénote chez eux une grande ouverture d’esprit. Une étudiante interviewée par la RTS confie qu’une initiation à la médecine traditionnelle chinoise lui a permis, pour la première fois, de donner un sens à l’ensemble des symptômes d’un patient.
- La collaboration entre les professionnels de l’une et l’autre médecines est insuffisante. Depuis l’anamnèse jusqu’à la prescription des soins, il s’agit de créer des structures de coordination aptes à suivre le patient à travers l’ensemble de son parcours. Cela implique de réfléchir à de nouvelles modalités de travail conjoint qui soient pragmatiques, institutionnellement reconnues et adéquatement rémunérées.
- Enfin, plus de financement doit être accordé à la recherche clinique et aux autres aspects du développement de la médecine intégrative. La pandémie de Covid et la résistance aux antibiotiques ne sont que deux exemples des problématiques qui demandent de nouvelles options thérapeutiques autres que médicamenteuses viables à long terme.
Plus d’informations
Santé intégrative : quelles thérapies complémentaires à l’hôpital ?
Un reportage d’Aurélie Coulon et de Christian Fargues
Le modèle de la médecine intégrative. Concilier médecines conventionnelle et complémentaire
Vers l’article
Avez-vous aimé cet article?
Chaque petit don contribue à rendre possible de futures contributions. Merci beaucoup!